CD — Requiem de Vittoria

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Extrait : Sanctus – Requiem de Vittoria — Maîtrise de Bretagne

Officium Defunctorum, de Tomás Luis de Vittoria, pour chœur à 6 voix (cantus I/II, altus, ténor I/II, bassus) édité sous le titre Thomae Ludovici de Victoria (…) officium defunctorum, sex vocibus. In Obitu et obsequiis sacrae imperatricis (Madrid, imprimerie royale, 1605), dédié à la « Sérénissime Princesse D.Marguerite, Fille des Empereurs Maximilien et Marie », et accompagné d’un poème de Martin Perserio à la louange du compositeur. L’œuvre était destinée aux services funèbres de l’impératrice Marie, fille de Charles Quint et veuve de Maximilien II d’Autriche, dont Vittoria était le chapelain depuis 1579 et mourut le 26 février 1603 au couvent des Déchaussées royales, à Madrid (elle s’y était retirée depuis 1582 comme oblate). La princesse Marguerite, fille cadette de l’impératrice et dédicataire de l’Officium defunctorum. Victoria restera organiste jusqu’à sa mort en 1611. La première exécution aura lieu les 18 et 19 mars 1603, lors des obsèques solennelles de l’impératrice au couvent des Déchaussées royale, par les chantres de l’établissement: cependant les témoignages contemporains ne font état ni du compositeur ni de son œuvre.

Cet Officium comprend au total 10 sections : les premières constituent la messe de Requiem, avec un « Introitus » incluant le Kyrie, le graduel Requiem aeternam, l’offertoire Domine Jesu Christe (sans le verset « Hostias »), le Sanctus, le Benedictus, l’Agnus Dei et la communion Lux aeterna. Les trois sections restantes se rattachent aux autres mortuaires : un motet « Versa est in luctum » sur des paroles probablement empruntées à l’Ancien Testament (« Ma cithare s’est répandue en chant de deuil, mon instrument s’est joint à la voix de ceux qui pleurent : épargne moi Seigneur, car mes jours ne sont rien »); le répons de l’absoute Libera me avec ses trois versets et le Kyrie adjonctif la Lectio II, seconde lecture de l’office de Matines (Job 10, 1-7).

L’Officium defunctorum est l’œuvre ultime et le testament musical de son auteur, il manifeste le génie créateur et le mysticisme musical du maître espagnol sous leur forme la plus haute, et constitue l’un des sommets incontestés de la polyphonie sacrée renaissante durant les années où en Italie s’élabore le nouveau langage de la monodie accompagnée.

Enregistré entre juillet 1996 et avril 1997 à la chapelle du Lycée Saint-Vincent de Rennes.

  • Publication publiée :16 novembre 2011